"le peintre reclusà l'interieur de sa lentille" P.Claudel

 Exposition Michel PAGNOUX
du 10 septembre au 22 octobre 2016

Paul Claudel aimait en Vermeer le “peintre reclus à l’intérieur de sa lentille.”

Peignant, l’on n’est que regard. Serait-on reclus, l’on est de libre regard.
Les alentours nous parviennent. L’on voit le dehors. ( “A hauteur de battement de paupières” note André du
Bouchet.) Mais l’on n’y voit rien. Tout est confusion. Alors l’on peint pour voir, pour tenter de départager le
monde brouillé et l’offrir aussitôt en partage. L’on compose ainsi du visible : il est là ; il afflue à l’esprit ; son
véhicule est la lumière. L’envisager alors, l’orienter, le placer, un peu comme on le fait du soleil à l’aide d’un
miroir dans la main, pour en exposer la lumière explosive que le miroir concentre. Lumière source. Lumière
chair. Mais le miroir saturé de lumière aveugle quand la peinture, humaine elle, tamise.
La peinture ? Elle est fabrique du lumineux propice à nos regards, nous atteint et nous parle à l’esprit. L’on y
vient voir : une halte au coeur de “l’intempérie de l’époque”. Le visible est ce que tu vois, comme tu es, comme
tu penses : le temps de l’exposition, ce que tu vois est reclus à l’intérieur de mon tableau. Mais te rejoint. Tu
verras que le monde et mon tableau sont poreux et communiquent. Ils échangent des flux. Ce sont autant de
ressemblances, de similitudes ou de dissemblances. Ou des leurres. Air ou ciel. Terre. Peinture. Ce que tu vois,
que j’ai peint.
Mais ce n’est pas en trois lignes de mots que l’on dira ce qu’est un tableau de peinture.



Exposition Bui-Van du 19 mai au 9 juillet 2016

Jean Philippe Bui-Van, 

à la Galerie Mathieu


A la galerie Mathieu, 48 rue Burdeau, les gouaches et estampes de Bui-Van suscitent un contact très direct, émotif, sensible.C’est un jeu très gestuel, empreint de poésie, entre deux couleurs secondaires, le vert et le mauve, apparaissant et disparaissant sous le brun et le noir. Taches d’ombres, ombelles plutôt, ou frondaisons, sur le vide du blanc du papier qui dessine des fleuves, des espaces, dans des formats carrés en général pour les gouaches, rectangulaires pour les gravures. 
 
C’est une peinture qui parle d’abord à l’âme. Comme une réminiscence fragile et floue. Imprécise aussi, elle esquisse des contours, des nuages, des formes vagues, verlainiennes pour ainsi dire, des formes musicales, suggestives, qu’on sent nées d’un regard sur une réalité précise, c’est à dire un paysage, urbain souvent.  Un paysage qui se montre dépouillé, simplifié, synthétisé, pourrait-on dire, non pas enrichi, mais plus net, plus vrai, un réel épuré, purgé des accidents, des incidents, des excès, des choses inutiles et laides. Et rien d’oriental là-dedans, pour moi… Au contraire, les signes d’un classicisme très français, très pur. On songe à des paysages de Poussin, à Claude Lorrain surtout, dont un lavis brun (« Le Tibre vu du mont Mario », 1640, British Museum) pourrait être un point de repère, dans le traitement des masses, la réserve du blanc du papier. Classique donc.
Et moderne. Car si cela s’appuie sur une expérience visuelle authentique, qu’on pourrait presque reconstituer, par un effort d’imagination, en même temps le résultat final crée une autre réalité, une autre expérience : celle d’une poésie de la peinture, d’une harmonie - le mot est-il honteux ?-  faite d’accords quasi musicaux, d’échos dans la couleur, le geste, et de rigueur dans la composition, avec ses horizontales et ses verticales, ses obliques répétées, dont l’intention n’est plus de dire le réel,  même recomposé, mais de faire de la peinture, et une peinture qui réjouisse. En cela, il est moderne.
Finalement que voit-on ? Une série de gouaches et d’estampes proches et différentes, comme des essais ou des « états » jugés toujours insatisfaisants, et recommencés toujours dans une recherche inquiète.  On a envie d’attribuer à J. Ph. Bui-Van ces vers, ici détournés, de Verlaine à qui son art fait décidément songer : « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant / D’une forme inconnue, et qui n’est chaque fois / Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre »… 
 
Philippe Brunel.
http://www.rhonestampe.fr/2016/05/20/jean-philippe-bui-van-%C3%A0-la-galerie-mathieu/  

Exposition Guy DE MALHERBE

GUY DE MALHERBE

Peintures, vit et travaille à Paris.

Exposition galerie pome turbil et galerie Mathieu du 17 mars au 14 avril 2016

.."Comme certains de ces grands aînés, il entretient une relation étroite avec le sujet - figures, portraits ou paysages - qu'il entreprend de peindre souvent d'après nature, ou juste après, de retour à l'atelier, et dans la fraîcheur de la sensation de la chose vue, qu'il peut retrouver si besoin dans la peinture saisie sur le vif - déjà fortement peinte et aboutie."
Extrait du catalogue d'Olivier DELAVALLADE






RONDE D'ARTISTES

février - mars 2016

Geneviève ASSE -
Yayoï Kusama- 
Pierre Mabille-
Agnès Maes  -
Frédéric Montégu -
François Morellet -
Aurélie Nemours -
Michel Pagnoux -
Christian Rigault -
Georges Rousse -
Vladimir Skoda